Grand Corps Malade, Ben Mazué and Gaël Faye - Sous mes paupières

La Provence, j'y fous plus les pieds
J'y suis né, c'est vrai, j'y ai grandi
Mais ma mère est partie et mon père a vendu
Alors, sans maison, pourquoi y retourner?
La Provence, pour moi, c'est une page de tournée
Mais ça va, j'veux dire, j'me lamente pas
Le monde, c'est plein d'endroits
Et c'est sûrement très bien
J'ai construit mes attaches, maintenant
Et elles m'attachent très bien
Sauf que ce matin, j'y suis, là, dans le pays de mon enfance
Pour quelques jours, sans l'avoir vraiment choisi
En Provence
J'ai marché sous le soleil parfait
Sur les sentiers pentus des Alpilles
J'ai senti l'odeur des genets sous la lumière blanche et timide
Et ces odeurs capables de souvenirs si rapides
Si parfaits, si limpides
Si concrets que ce matin, sur ce chemin, j'avais sept ans
J'étais amoureux de Candice
Je vivais pour les billes, pour le foot et pour le tennis
J'avais déjà des grands tourments
À y repenser, ça paraît ridicule
Ou alors, c'est de dire que ceux d'aujourd'hui
Sont bien plus grands que d'absurdes
Quel que soit le moment, quelle que soit la manière
La Provence, dès que je la retrouve
Met des images sous mes paupières

J'vois mon maillot de basket bleu, numéro six
Dans l'dos écrit "St. Denis", pas de hasard
C'est ma ville, j'vois ses vertus et ses vices
Et les sourires malins de mes p'tits banlieusards
Y a des souvenirs partout et plus qu'il n'en faut
De moments généreux, bonheurs iconiques
Mais aussi un passé qui constate ses défauts
Conséquence fatale d'un esprit mélancolique
J'vois des cahiers remplis par des tonnes d'envies
Des paysages connus et des jardins secrets
Des rires au ralenti comme dans un road-movie
Y a des silences pesants et des paroles sacrées
Je vois les visages qui partagent ma maison
Mon évidence, mon sang, mes lumières
Quand je ferme les yeux et que j'regarde le fond
Je vois des images sous mes paupières

J'vois d'abord le soleil dans le ciel
La douceur avant qu'la violence rentre en scène aussi
Mes rêves d'enfant, l'ado qui se jure que demain sera grand
Des sourires, des souvenirs de l'avenir, les photos que j'invente
Les absents ou présents, tous ces gens dans la foule
Les liesses populaires, la ferveur des concerts
Les pull-up, mains en l'air
Je revois ton visage et nous sur un banc au jardin des plantes
J'écornais les pages de ces jours où j'embrasse la bouche de tes 20 ans
Et nos enfants miracle, au bout du chemin, le virage
Y a des mirages de lumière quand je ferme les yeux
J'ai des images sous mes paupières

Written by:
Benjamin Mazuet, Fabien Marsaud, Gael Faye, Guillaume Poncelet, Quentin Mosimann

Publisher:
Lyrics © Sony/ATV Music Publishing LLC, Peermusic Publishing

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Grand Corps Malade, Ben Mazué and Gaël Faye

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