DEMAGO - Cinq dernières minutes
Cinq minutes, pas plus
Alors il ne restera plus rien
Quelques fractions de temps flottant
Des nappes d'eau calme, des éléphants
L'écho des nuits, le goût d'un sein
Nos cinq dernières minutes
Je les voudrais lentes
Sans fleur de lys, sans amarante
Sans faux-semblants, sans précipices
Sans fous de Dieu
J'irai cracher sur vos rites funéraires
Il n'y a pas de lieu pour les tombes éphémères
Il n'y a pas de cendres pour les évaporés
Allez cinq minutes, juste cinq minutes qui seront encore la vie
Et il n'y aura plus d'horloges, plus de trajectoires
Les ellipses cesseront leurs excentricités
Et quand la grive lentement quittera son perchoir
Les radeaux des méduses cesseront de dériver
Alors il ne restera plus rien
Et les rives du désir nous sembleront si loin
Il y aura des regrets
Il y aura des regrets
Il y aura des regrets
Et il y a aura des souvenirs
Des nostalgies de rien et de vains soupirs
Qui rideront nos faces de vieillards obstinés
À s'accrocher au temps, aux fleurs des cerisiers
Sans doute, nous nous tairons et cela vaudra mieux
Le verbe dans une éclipse restera silencieux
Et il sera alors temps de regarder les fées
De se consumer sans bruit et nous serons heureux
Heureux peut-être
Heureux pendant ces cinq dernières minutes
Cinq minutes
Et puis il n'y aura plus rien
Que l'hiver décharné, le froid du petit matin
Cinq minutes
Puis nous serons sereins
Délivrés du silence et de nos regards éteints
Cinq minutes
À regarder les trains
À emporter au loin ce qui survit au chagrin
Cinq minutes
Laissées sur le chemin
Qui frapperont à la porte comme le coup du destin
Cinq minutes
Comme un dernier refrain
Qu'on fredonne dans le vide qui nous attend demain
Alors il ne restera plus rien
Quelques fractions de temps
L'écho des nuits
Le bruit du vent
J'irai cracher sur l'éternité
Pas de lieu, pas de cendre
Juste mes cinq dernières minutes
Et il n'y aura plus d'horloges plus d'insomnie
Juste ces cinq dernières minutes qui seront encore la vie
Cinq minutes, c'était mon présage
Le parchemin s'effrite il faut tourner la page
N'ayons pas peur des regrets si près de l'infini
Éteignons nos regards et écoutons la pluie
Cinq minutes, cinq putains de minutes
Avant le grand incendie
Il y aura
Il y aura des parures il y aura des costumes
Il y aura des frelons et des essaims de fleurs
Et nous boirons les vins et sans doute l'amertume
Pauvres fous que nous sommes assoiffés de bonheur
Nos cinq dernières minutes emporteront nos peurs
Cinq minutes, nos cinq dernières minutes
Alors il ne restera plus rien
Et nous pleurerons peut-être au souvenir de ces rives
Des grandes forêts de kelp ondulant dans le bleu
Des lambeaux de nuage laissés à la dérive
Caresseront doucement l'ivoire des géants silencieux
Cinq minutes
Que restera-t-il ?
De nos ciels de novembre ?
De nos tristes lueurs ?
De nos derniers souvenirs ?
Le temps sera-t-il avec nous ?
Il frôlera nos mains d'un mouvement lent et doux
Il emportera les restes, les mots
Et nous regarderons en face
Celle qui nous a laissés seuls
Written by:
Emmanuel FREGUIN, Laurent BANITZ
Publisher:
Lyrics © O/B/O DistroKid
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